"Faut-il rendre le monde meilleur ?"

"Faut-il rendre le monde meilleur ?"
La question existe parce que l'idée l'a déjà devancée : "Il faut rendre le monde meilleur". Elle interroge donc sa légitimité.
Elle peut être posée lors du bac de philo.
Ou alors nous pouvons la considérer sérieusement.
"Il faut rendre le monde meilleur" est entendu et lu dans toutes sortes de journaux, mouvements et organismes.
Dès lors que l'on dit "qu'il faut" et "meilleur" on admet une nécessité, une obligation et que ce monde n'est pas satisfaisant.
Mais que veut dire monde dans cette question ?
Au regard coranique il n'y a pas un monde mais DES mondes et Allah est le Seigneur qui s'en occupe et dont la connaissance est totale et parfaite.
Quels mondes ?
Petite précision : je ne suis aucunement exégète en matière coranique. Ceux qui me connaissent pouffent déjà dans leur barbe à cette idée😂. Mon propos est juste d'essayer d'éclaircir la première question énoncée au début de ce billet. Et à chacun ses références.
Quels mondes ?
Les époques, les lieux, les peuples, les cultures, les pays, les régions, les villes, villages, hameaux, familles, individus.
D'un âge à l'autre l'homme passe de monde en monde : celui du fœtus, de la naissance, du bébé, de l'enfance, de l'adolescence, de l'adulte, de la vieillesse et de la mort. Sans parler des étapes scolaires, d'études, de formations, d'expériences de vies intimes et professionnelles. Et les étapes de compréhensions des choses de la vie et des concepts.
Le monde des potentialités, celui du présent, du passé et du futur. Le monde des pensées, des idées, des théories, des intelligences. Il y a plusieurs intelligences de natures différentes et plusieurs niveaux pour une seule personne.
Le yin et le yang, le jour et la nuit, le chaud et le froid, tout ce qui est deux qui s'oppose et s'épouse.
Le sommeil et l'éveil, le repos et le mouvement, le calme et l'agitation, la lumière et l'obscurité, la verge et le vagin.
Le monde du corps et celui de l'âme. Cette vie d'ici-bas et l'Autre au-delà
Est-ce que "le monde" à améliorer engloberait-il tous ces mondes cités et bien d'autres ? Est-il vraiment conscientisé, intentionné de cette façon ? Vraiment ?
Tout ce qu'on peut lire et entendre en ce moment la plupart du temps ne concernent que quelques sujets : l'économie, la santé et l'écologie. Un monde restreint et immédiat basé sur la peur et l'angoisse.
Nous connaissons cette phrase de sagesse : Il est des choses qu'on ne peut changer et d'autres si.
Quel est donc le bon bout, ce premier bout possible qui va faire dérouler la bobine dans le bon sens pour que tout se suit de manière cohérente, pour que tout s'aligne ?
L'Être qui s'interroge à ce propos est le terrain initial de l'expérience de l'amélioration de soi. Il est lui-même ce monde de relations aux êtres et aux choses et aux événements à rendre meilleur.
Le premier monde.
Vouloir améliorer autre que soi est illusoire, tyrannique et prétentieux. C'est la devise des hommes politiques. Partager, poser un doux regard là où cela est nécessaire, être présent et absent quand cela est adéquat, savoir se taire et parler au bon moment, communiquer par la tendresse est autre chose.
Le paysan bêche et sème, le marin hisse ses voiles et tient la barre, avec amour et conviction, mais c'est Dieu qui envoie la pluie et le vent et qui fait croître et mouvoir.
A César...
Et Allah sait mieux.
Paix