Une ville à la campagne

Jean-Louis-Auguste Commerson a dit :
"Il faudrait construire les villes à la campagne, l'air y est plus sain."
Eh bien ! nous voici, nous voilà ! Par le biais du confinement.
Beaucoup plus de chants d'oiseaux que les bruits des moteurs et des voix humaines en nos cités !
Il ne me manque plus qu'un poêle à charbon, une cheminée avec comme ornement sur la tablette une poutre de chêne multi-centenaire, une lampe à pétrole, un jardin potager et un d'agrément, un petit parc pour la volaille, des chats, un chien de garde, un chapeau de paille, de la paille, une chèvre ou deux, une petite vache, des bottes pour la gadoue et les crottes en tout genre parsemant la terre et le chiendent, un noyer avec un chêne et un châtaigner au milieu de la cour, et puis surtout des biscoteaux hachement costauds de paysans du XIe siècle !
Oui, oui… étape par étape… petit à petit l'oiseau fait son nid.
Pour l'instant je me contente juste de regarder au dehors -bien que ces poteaux électriques et ces lampadaires trop droits et trop réguliers soient plantés comme des obélisques sans charmes tout au long de la route- les ciels, les lumières et couleurs qui passent et qui renaissent inlassablement par la force divine. En m'accoudant à la balustre au pied de ma porte-fenêtre, buvant du thé chaud dont la vapeur dessinent des volutes inconstantes s'élargissant comme un petit ciel de campagne.
- Shogui Love -

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