Là, demeure...

Un amour d'enfance, ô l'amour de l'enfant, c'est pur joyau, incomparable. Le cœur est en diamant, imperturbable. Des lunes et des soleils, leurs danses dans les poitrines, indéfectibles.
Après cela, bien plus tard, après que nous apprenons les apprêts et les fards, où la mémoire de la vingtaine nous ment et nous trahit, tout n'est que calcul et évaluation. Un long apprentissage méticuleux à singer nos semblables déjà initiés au langage formaté des hommes établis.
Après cela l'amour n'est qu'un jeu de rôles, une suite de sentiments éjaculés. Un désir d'en finir dans un cri. Et nous les parons de mots invraisemblables pour une ivrognerie émotionnelle. Éros et Thanatos, le désir et la mort s'accompagnant toujours.
Mais l'enfant illuminé, éclairé, vivant, blotti au fond de soi ne s'est pas éteint, jamais, et sait ce qu'est aimer, ce qu'est être aimant d'un amour inconditionnel et inconditionné.
Aucune chair,aucun esprit, aucun être créé, de tous les ciels, de tous les cieux ne peut raviver cette source intarissable.
Celui qui a nourri son âme a nourri celle des mers, le cœur de chaque soleil, l'épanouissement des bourgeons, le baiser de l'abeille et du papillon. Il a fait de chaque immobilité un mouvement, une agitation un repos.
Aucun cœur ne se trouve ailleurs que dans Sa main. Il le tourne comme Il le veut.
C'est un dieu sans mélange, inaltérable, seul, qu'aucune matière ne touche. Sa Parole, Son Amour et Sa Douceur incréés. L'Un sans comparaison. Créateur de toute chose.
Plonge dans ta poitrine, ô âme inassouvie, tu y trouveras un trésor inépuisable, d'abord toute La Création puis bien plus que cela, bien au-delà de cela, infiniment, un Maître Parfait qui ne déçoit jamais.
Un cœur comme une maison, un temple, une citadelle.
Ne conquiert la richesse de sa propre âme qu'une conscience avertie et assoiffée, animée d'une nostalgie telle qu'aucune joie n'égale.
Shogui Love

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