Laisse aller

LAISSE ALLER



Si tu aimes puissamment quelqu'un comme jamais tu n'as aimé et qu'un jour, pour une raison ou pour une autre tu le dégoûtes (il perd le goût de ta personne), et quels que soient tes paroles et tes gestes tu le fais fuir, ne lui cours pas après.
Bien au contraire, fuis à ton tour et plus vite encore la relation. Tu n'as rien à espérer sinon tu t'y perdras corps et âme. Laisse-le libre sans toi, sans tes désirs. Laisse-le libre dans son existence hors de la tienne. Réellement. Même si tu souffres, surtout si tu souffres. La branche d'automne ne retient pas la feuille qui tombe.
Saches que ce n'est pas la personne aimée qui s'est enfuie qui t'a déçu. C'est toi-même et toutes tes attentes, tes malaises non réglées, tes pensées, gestes et paroles négatifs inconscients qui ont fait mal. Même si l'autre a une part de responsabilité dans la relation, il revient à chacun de régler ses propres histoires d'ombres. Sois heureux sans l'autre pour être heureux avec toi-même, avec l'autre, avec les autres, avec la vie. Et méfie-toi de ceux ou celles qui ne se remettent pas en cause : ils te vampiriseront. Méfie-toi plus encore de ton ego : il t'abêtira.
Apprends à communiquer avec ton être. Tu communiqueras sainement avec l'univers. Apprends à marcher tendrement dans la solitude. Tu sauras alors accueillir en toi la joie de l'altérité.
Quand le cœur est acide, quand le cœur est amer, quand il est torturé, abîmé par l'ivresse des douleurs, le monde au regard, le monde à l'écoute l'est tout autant, il est à l'aune du cœur déçu et désespéré. Ne sois pas comme la feuille d'automne soufflée dans l'oubli des chemins endurcis. Il y a un centre en toi, une essence, un âtre toujours renouvelé, un foyer d'excellence où crépitent des soleils ravivés par la miséricorde divine. Entre cet univers et toi, il y a la fenêtre de ta conscience. Tous ces cris, ces gémissements, ces plaintes hurlantes ou furtives, sont des prières en attente qui te disent : "Tu aimes puissamment mais tu ne sais pas aimer". Permets-toi d'ouvrir cette fenêtre et enfuis-toi. Voyage ! Avec toutes tes blessures ouvertes. Pour rire l'amour a besoin de tes larmes. Le lait abonde au sein maternel par les pleurs de l'enfant.

Shogui Love

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